Aujourd’hui, c’est la rentrée. Je n’ai pas trop envie de sortir suite à ma mésaventure pendant les vacances d’été, mais je suis bien obligée d’aller au lycée… Alors, je prends une douche, me maquille et m’habille avec un short, des collants transparents, mes bottines de cuir et un débardeur blanc. J’enfilais ma veste en jean avant de prendre mon sac de cours et de partir, sans un mot à ma mère. Je marchais tranquillement vers l’arrêt de bus en parlant par messages avec Louis, mon meilleur ami. On s’en envoyait beaucoup depuis ce matin, tout ça parce que c’est la rentée. Je relevais la tête, et attendais patiemment le bus. Celui-ci arriva quelques minutes plus tard. Je grimpais à l’intérieur et, suite à ma tenue et à ma longue natte qui retombait sur ma poitrine, j’eus le droit aux sifflements admiratifs des garçons qui étaient au fond du bus. C’est à ce moment que je
le vis.
Son regard vert émeraude croisa
mon regard bleu azur. Peter,
le garçon
le plus beau,
le plus populaire du lycée. Et moi,
la plus belle et
la plus populaire des filles du lycée aussi. Voici une photo de lui, et une de moi… :
Et moi, je le trouve juste magnifique… Je ne sais pas s’il pense la même chose pour moi, mais je ne fais pas attention. Depuis
sa mort, je me suis formé la carapace de fille insensible, qui n’a aucune émotion et tout ça. Je m’assois à une place libre avec eux, et j’ai le droit à des questions du genre « Que vaut cette magnifique tenue en cette rentrée ? » ou encore « Tu as quelqu’un en vue ? » mais je ne réponds pas. Il me regarde. Je croise son regard, mais ne baisse pas le mien. Le bus s’arrête devant le lycée, on se lève en même temps, il part tout juste avant moi. Il me tient la porte pour rentrer dans l’établissement.
« Merci, lui lançais-je en souriant
- De rien.»
Je partais voir les listes. Et là, je vis son nom, juste sous le mien. J’étais toute contente. Il était derrière moi et me soufflais « On se mettra à côté dans toutes les matières si tu veux… » Je lui souriais, et acceptais bien sûr. On partait dans la salle indiquée sous la liste. Notre professeur principal était un professeur d’SES, matière que je n’aime pas beaucoup, mais je me débrouille. J’étais, comme prévu, aux côtés de Peter. Je m’installais sur ma chaise, mais n’enlevais pas pour autant ma veste en jean. Victoria, une fille que je détestais au plus haut point entrait dans la salle et s’approchait dangereusement de Peter…
Victoria était entrée dans la salle. Je voyais Alicia serrer instinctivement la mâchoire, signe qu’elle ne l’aimait pas du tout, cette fille. Elle s’approcha dangereusement de moi. J’écarquillais les yeux quand elle m’embrassa. Je la repoussais si brusquement et si violemment, qu’elle en tomba à la renverse. Justin, son lèche-cul, la rattrapa au vol. Je serrais la mâchoire avant de détourner le regard. Je voyais qu’Alicia était soulagée que je l’aie repoussée. J’aime bien Alicia. Beaucoup même. Je ne sais pas, elle n’est pas comme les autres, elle a quelque chose que les autres n’ont pas… Je ne sais pas si elle pense la même chose de moi…
Point de vue d’Alicia
Je fus soulagée quand je vis qu’il l’avait repoussée. J’avais presque explosé de rire quand elle était tombée à la renverse. Quand il posa son regard sur moi, je détournais le mien, regardant les muscles de ses bras puissants. Il était presque gêné que je le regarde comme ça. Je détournais alors le regard sur le professeur qui venait d’entrer. Il était petit, trapu, assez vieux et pas très beau. Il se présenta. Il nous distribua une tonne de papiers, que tous les élèves glissèrent négligemment dans leurs sacs, sauf nous deux, on les plaçait soigneusement dans des pochettes plastiques, puis dans nos pochettes respectives. J’écoutais attentivement le professeur. Vu que je n’étais pas très forte dans cette matière, j’écoutais plus que dans celles où je me débrouillais très bien. Dans chaque matière, j’étais à côté de Peter, comme il me l’avait demandé. Tout le monde me regardait en souriant. Ils croyaient vraiment qu’on était en couple. Mais d’abord, je voulais en connaître un peu plus sur lui, et à mon avis, lui aussi.
Point de vue de Peter.
Tous les élèves nous regardaient avec Alicia. Ils croyaient vraiment qu’on était ensembles, mais ce n’était pas le cas. Avant tout, je voulais apprendre à la connaître. Parce qu’au lycée, elle fait sa fille forte, insensible, que quand on l’insulte ça ne l’atteint pas. Moi personnellement, j’ai un « ennemi ». Paul. Tiens d’ailleurs, quand on parle du loup, on en voit la queue. En fait il est fou amoureux d’Alicia alors il n’apprécie pas trop que je lui tourne autour. Il s’approcha de moi silencieusement. Il pensait vraiment que je ne l’avais pas vue. Sauf que ce qu’il m’a fait, je ne m’y attendais vraiment pas. Il me poussa violemment contre les casiers avant de m’asséner de coups de poings, et de crier
« PLUS JAMAIS TU TOUCHES A ALICIA !!! »
Il hurlait dans les couloirs. Je me laissais faire, je souriais niaisement. Il croyait vraiment qu’il me faisait mal mais je ne sentais rien.
Point de vue d’Alicia.
Alors là, Paul, je vais le défoncer, il se sent plus là ou quoi ?!! Je courais vers eux deux. Peter souriait, ce qui me rassura énormément. Je pris Paul par le col et le plaqua avec tellement de force, qu’il grimaça de douleur. Mon regard s’assombrit.
« La prochaine fois que tu touches un seul de ses cheveux, je te jure que je te finis Paul, lui crachais-je. »
Je le lâchais, et il tomba lourdement sur le sol. Je partais aider Peter qui était plutôt amusé. Tout le monde s’écartait de notre chemin. Je le ramenais chez moi pour le soigner, parce que c’était quand même de ma faute si Paul était venu le frapper. Je m’excusais pour ce qui venait de lui arriver, et lui demandais de retirer son T-shirt. Quand je posais mes yeux sur son torse, je fus ébahie par ses abdos parfaitement dessinés et tout et tout. Mais ce qui m’attira l’œil, ce fut les bleus qu’il avait au niveau des côtes à cause de ce connard…
« Ma mère ne devrait pas tarder alors il faut que je me dépêche de te soigner, sinon elle va se demander quoi. Si tu veux on pourra aller faire un tour.
- Avec plaisir ! »
Je me dépêchai de lui mettre un bandage vite fait bien fait, puis, laissant un mot à ma mère pour ne pas qu’elle s’inquiète, on alla dans le parc. Les questions fusèrent…
« Tu la sors d’où la force avec laquelle tu as plaqué Paul contre les casiers ?
- J’ai fais de la boxe quand j’étais plus petite. Mon… Pè..re voulait que j’apprenne à me défendre ou à défendre les autres quoi qu’il arrive. Et toi, pourquoi tu ne t’es pas défendu ?
- Tout simplement parce que je ne sentais rien… Il est où ton père… ?
- Il est…, j’hésitais à lui déballer ma vie, décédé d’une crise cardiaque alors qu’il devait mourir d’un cancer, dis-je rapidement.
- Oh je suis vraiment désolé… C’est pareil pour ma mère…
-Oh… »
Je le prenais dans mes bras. Je voyais qu’il était au bord des larmes mais ne voulait pas pleurer devant quelqu’un.
« Tu te laisses aller je me laisse aller aussi si tu veux… Moi aussi j’ai cette carapace, que je montre à personne mes sentiments, mon histoire, ma vie, mes émotions, je ne montre rien non plus… »
Je me laissais aller, laissant les larmes couler sur mes joues. Les larmes dévalaient les siennes. Ca me faisait mal de le voir ainsi mais il faut qu’on s’aide. A deux.
Point de vue de Peter
Ca me faisait bizarre de la voir pleurer. Et de pleurer aussi. Ca faisait à peu près plus d’un an que je n’avais pas versé une seule larme. Ca fait drôle, vraiment. On se parlait ensuite par message. On s’était échangé nos numéros, alors on parlait de tout et de rien… Le lendemain, je partais dans le bus, les mecs me demandaient si j’allais bien, parce que suite à la jalousie de Paul, je ne les avais plus revus. Je hochais la tête et regardais mon téléphone. Je venais de recevoir la photo de la tenue d’Alicia. Elle portait une tunique blanche en tissu, sa veste en jean, un slim, des jambières blanches et des Vans blanches. Je souriais suite à cette photo, et c’est là qu’elle rentrait dans le bus. Quand je la voyais, je souriais, mais quand je me retournais pour regarder les autres, mon sourire s’évanouit. Je ne veux pas qu’il voit que je suis heureux. Je descendais du bus, et me dirigeais vers un coin reculé de la cour. Je ne me sentais vraiment pas très bien. J’entendais des pas, signe que quelqu’un arrivait. Je soupirais de soulagement avant de fermer les yeux. Ma tête tournait et j’avais affreusement mal au ventre.
Point de vue d’Alicia
Je partais dans mon coin de la cour. Sauf que c’était déjà prit alors je partais dans un autre coin, et là je vis Peter. Il était très pâle, la main sur le ventre, je voyais qu’il respirait difficilement. De loin, je voyais son corps s’affaisser contre le mur, puis tomber sur le sol.
« Naaan ! Peter ! hurlais-je » en courant vers lui.