Je me rends compte que j'ai besoin de parler de quelque chose qui revient, de manière plus ou moins régulières, au moins une fois par an. Les crises d'angoisses.
Janvier 2011. Mes parents sont en pleine séparation, leurs disputes sont souvent violentes, longues et éprouvantes. J'ai souvent pleuré et me suis inquiétée pour eux. Ma mère était faible après un long séjour à l'hopital. Un matin, elle a avalé les anti dépresseur de mon père. Tentative de suicide. J'ai hurlé, j'ai cogné, j'ai pleuré, je lui ai dit ce que je pensais. Calme relatif, l'ambulancier me regarde et me conseille de ne pas aller au collège. Forte tête, je décide d'y aller quand même. Au bout d'une demi heure de cours, j'halète. Impossible de respirer, tout ce mélange dans ma tête, j'ai peur, horriblement peur, je pense m'étouffer et finit par courir hors de la classe, puis hors du bâtiment. La prof finira par me rejoindre et réussira à m'apaiser en me prenant dans ses bras pendant de longues minutes. La journée continua avec des moqueries de mes camarades.
Fin de l'année scolaire. Les déboires de ma maman ne sont pas finis, elle a un cancer. Col de l'utérus. Elle qui désirait avoir d'autre enfants... Des larmes, son compagnon du moment tente de la réconforter, seul moi y arrive. Mais Ambre est fatiguée, elle se réfugie dans ses devoirs et le retour à la réalité fait mal... Un cancer ? Et qui sait ce qui peut se passer ? Nouvelle crise, gérée toute seule dans ma chambre, enfouie sous ma couette.
C'était en 2011, je ne savais pas ce que c'était.
2012, année assez tranquille, marquée par quelques périodes de stress, pas d'énormes crises, je ne m'inquiète pas.
2013. Mon père et moi ne nous entendons plus, mes séjours chez lui se résument à des cris et des larmes, à chaque fois. La tension, la pression du lycée et une mésentente éprouvante avec mon ex copain me fatigue moralement. A tel point que le stress est toujours là, je suis toujours à cran, prête d'exploser. Avril, je ne supporte plus leur vu. Voir mon père ou mon ex copain c'est déclencher un stress très éprouvant. Je dors difficilement et ait perdu trois kilo en deux semaine ayant du mal à manger. Jusqu'au jour ou, dans le self, je ressens des picotements dans les mains, la sensation d’oppression, le besoin de partir, loin, de peur de mourir. Dehors, un ami toujours très zen viens me voir. Je ne peux plus respirer et esquisse un mouvement de recul à son approche. Il préviendra le personnel du lycée, l'hyperventilation continuera pendant 15 minutes et la crise s'éternisera pendant des heures, le soir à 22h je tremblai encore en essayant de contenir l'angoisse.
Le lendemain, le moindre geste était douloureux.
Ce schéma se répétera pendant un mois jusqu'à ce que tout ce soit apaisé.
Rentrée à l'internat. le schéma reprends, moins intense mais tout les soirs. Les trois premiers mois de cours, je suis épuisée et mon amie me permets de compléter mes cours avec les siens. Je commence à nouer une amitié avec celui qui deviendra mon copain actuel. Il connaît ma situation et essaiera de me divertir chaque soir, j'arrive à dormir. Les crises s'arrêtent lors de la séparation avec mon ex copain.
Je n'ai jamais eu de traitement autre que de l'homéopathie (12 granules jours). Je ne veux rien de plus fort. Les psy ne me font rien. Certain pensent à une dépression mais ce qu'ils ne comprennent pas, c'est qu'elles manifestent le raz le bol moral, le moment où mon corps me dit "stop, il faut que tu arrêtes". Et où j'ai peur de la suite, parce que je ne peux clairement plus l'endurer.
Il y a différente raison aux crises d'angoisses. Mon père en a déjà subit une et s'inquiète de la fréquence des miennes, du pourquoi. "Tu devrais voir un médecin". Je n'en ressens pas le besoin.
J'arrive mieux à les gérer et j'écoute plus mon corps, je sais quand il faut que je fasse une pause.
Mais je sais que je peux en refaire une, n'importe quand et que je ne dois pas laisser la peur me guider.
Mes camarades me demandent parfois pourquoi je n'étais pas en cours. "t'as quoi ?" "je crève de peur".